La garde haute à gauche, notamment lorsqu’elle est prise pour l’estoc, n’est pas la position que l’on prend le plus naturellement avec une arme à une main. Cependant, après être tombé dans la garde basse à gauche, c’est la position par laquelle on peut facilement préparer son prochain coup ou estoc.
[Pièce 1]
Retiens ceci : lorsque tu te trouves dans la garde haute à gauche devant ton adversaire et qu’il estoque contre ton visage, alors pendant qu’il estoque, saute bien hors de son estoc, contre son côté droit et estoque en même temps que lui à l’extérieur, par-dessus son bras droit à l’intérieur vers son visage. Pendant cet estoc, tourne le long tranchant contre sa lame, ainsi tu pares en même temps que tu estoques.
Ou bien pendant que tu marches sur le côté, écarte-lui son estoc avec le long tranchant, puis contre estoque rapidement.
Deux bons estocs à effectuer depuis les deux bœufs
Lorsque tu envoies ainsi ton arme dans la garde haute à gauche et qu’il t’estoque aussitôt au visage, alors estoque en même temps que lui depuis cette garde haute, à l’extérieur de son arme, avec force contre la lame qui vient vers toi, à l’intérieur vers son bras. Et pendant que tu estoques, tourne ta poignée vers le haut, contre ton côté droit en passant sous sa lame. En tournant ainsi par-dessous sa lame avec ta poignée, tu le dévies et détourne sa lame contre ton côté droit. Estoque-le ensuite rapidement à l’intérieur de sa poignée, vers sa poitrine, pendant qu’il ramène son arme à lui. En même temps que cet estoc, tourne ta poignée et ton long tranchant de nouveau vers le bas contre ta gauche. Tu dévies ainsi encore une fois sa lame en plus d’avoir touché.
Une autre pièce
Si ton adversaire ne veut ni estoquer ni frapper vers toi, alors effectue aussitôt cet estoc vers lui. Estoque-le en premier depuis la garde haute à gauche, à l’extérieur de son bras. Mais en estoquant, tourne ta poignée et ta lame vers ton côté droit en passant sous sa lame. Estoque-le rapidement, pendant qu’il est parti avec sa poignée à la rencontre de ton premier estoc, à l’intérieur de sa poignée vers sa poitrine, qu’il aura alors complètement découverte avec sa parade.
Ces trois pièces montrent un même mécanisme depuis le bœuf à gauche, basé sur les rotations. Dans les deux premières pièces, l’adversaire attaque l’ouverture haute droite, au niveau du visage. Dans les deux cas, l’estoc est dévié en tournant l’arme dans le bœuf à droite, c’est à dire en faisant une rotation depuis une suspension haute, vers l’autre. Cela permet d’écarter son attaque avec le long tranchant, comme d’habitude, et d’estoquer par l’extérieur ou l’intérieur de son bras. La différence majeure entre ces deux pièces, c’est que dans la première on se décale sur le côté avant de parer, alors que l’on reste sur place dans la deuxième.
Dans la dernière pièce, qui est très similaire à la deuxième, cette rotation depuis le boeuf à gauche est utilisée dans l’Avant, face à un adversaire qui ne veut pas prendre l’initiative. Cette fois-ci l’action prend la forme d’une feinte, en transformant un estoc donné depuis la gauche en estoc lancé depuis la droite.
Ces trois pièces depuis la garde du boeuf à gauche illustrent bien comment un même coup peut être utilisé au choix pour provoquer, déplacer ou toucher.
L’épée seule de Joachim Meyer :
- Introduction
- Division de l’arme et de l’adversaire
- Déplacements et distance
- Gardes, coups et estocs
- Défenses et parades
- Description du combat chez Joachim Meyer
- Feintes et transformations de coups
- Travail au fer
- La porte de fer – Travail dans l’Après
- La porte de fer – Se protéger des feintes
- La porte de fer – Travail dans l’Avant
- La garde haute à droite
- La garde basse à gauche
- La garde haute à gauche
- La garde basse à droite
- La garde de la charrue
- Les entrées en lutte
- Epée et dague – Principes
- Epée et dague – Pièces
- Epée et cape
- Epée contre armes d’hast