Lorsque l’on évoque Joachim Meyer, on pense souvent à une escrime élégante, esthétique et démonstrative. Dans la pratique moderne, on voit souvent des escrimeurs venir l’un vers l’autre, passant d’une garde à l’autre avec de grand gestes, jusqu’à enfin être à distance. Bien que cela constitue un certain bonheur pour les yeux, ce type « d’entrée au jeu », comme l’appellent les bolonais, est-il pertinent lorsque l’on cherche à pratiquer l’escrime selon Joachim Meyer ?

La grande force de l’ouvrage de Joachim Meyer, c’est la description du mouvement, souvent très détaillée, et laissant peu de place à l’interprétation. Les répétions de certains termes et situations font qu’en suivant rigoureusement le texte, on puisse le mettre en mouvement sans trop d’incertitudes. Si le cœur du combat, le moment où les lames se croisent, fait l’objet d’une attention minutieuse, la phase d’avant, l’Approche reste plus obscure.
Nous allons revenir dans cet article sur la définition de l’Approche telle qu’elle est donnée dans le livre, puis des différents passages dans laquelle elle est détaillée.
La théorie
L’Approche, ou zufechten, est un terme que l’on retrouve déjà dans les premiers textes de l’escrime allemande ; il n’est alors jamais défini. D’après l’usage qui en est fait dans ces textes, c’est une phase de début de combat, où l’un des deux adversaires, en mesure de toucher l’autre, peut lancer son attaque. Le premier à donner un sens et un contexte à ce terme est Joachim Meyer. Dans son introduction de l’épée longue, il définit l’Approche comme la première partie d’un échange :
[Le combat] peut être divisé en trois parties, respectivement le Début, le Milieu et la Fin. Ces trois parties doivent être gardées chacune à l’esprit dans toutes les pièces que tu entreprends d’exécuter. Tu dois savoir avec quelles frappes tu vas venir contre ton adversaire depuis les gardes, puis quand tu l’as assailli, comment tu dois ensuite toucher dans le Milieu avec les manœuvres, en volant librement vers les ouvertures dans l’ouvrage, pour conserver l’Avant lorsque tu le submerges d’attaques. Enfin, tu dois savoir comment tu peux bien et correctement retraiter, sans nécessairement le toucher, mais du moins sans être toi-même blessé.
Le Début, je l’appelle l’Approche. C’est lorsque l’on s’avance vers l’adversaire que l’on a devant soi.
Le Milieu, je l’appelle l’ouvrage ou les manœuvres. C’est quand l’un reste face à son adversaire dans le liage ou plus loin dans son ouvrage et le presse rapidement.
La Fin, je l’appelle la Retraite. C’est la façon dont le combattant peut frapper en s’éloignant de son adversaire sans dommage. L’Approche a lieu au Début en utilisant les frappes depuis les gardes. […] Je présenterai clairement la façon de mener et d’exécuter ceci quand je traiterai de l’Approche et parlerai des frappes.
Ce découpage du combat est systématique selon Joachim Meyer. On retrouve donc ce schéma Approche/Manœuvres/Retraite dans la description des différentes pièces. Dans le chapitre 9, qui introduit la seconde partie du traité et les pièces issues des gardes, ce principe est réexpliqué avec une précision supplémentaire :
Dans l’Approche, tu dois commencer depuis les gardes en utilisant les frappes qui te paraissent les meilleures pour assaillir et te ruer sur ton adversaire. Et après l’avoir assailli dans la première partie et être arrivé à lui ou peut être sous son épée, tu devras alors connaître plus d’éléments grâce auxquels tu pourras mener à bien les pièces. C’est précisément l’objet de la deuxième partie de ce livre, relative aux manœuvres, afin de continuer à le presser aux quatre ouvertures, et qu’il soit incapable de te nuire avec aucun ouvrage, ni aucune technique, comme tu en auras de plus amples explications.
Ce passage confirme que l’Approche est la phase où l’on interagit avec l’adversaire en étant à une distance où il est possible d’aller le toucher. De plus il est fait le lien entre l’Approche et les gardes, et la manière dont elles sont utilisées.
Les gardes dans l’escrime allemande, et encore plus chez Joachim Meyer, sont fondamentales pour comprendre le système. Elles balisent les mouvements que l’on va pouvoir faire avec l’épée, comme les frappes ou les parades. C’est pour cela qu’il faut comprendre comment fonctionnent les gardes chez Joachim Meyer pour comprendre la phase de l’Approche, car c’est d’une garde que partira la moindre action, comme l’explique le texte :
Le début doit être mené à travers deux éléments distincts, à savoir les gardes et les frappes qui partent d’elles. Je vais les énumérer et expliquer comment elles doivent être exécutées. Les gardes ou postures, sont non seulement gracieuses, mais elles sont également nécessaires au positionnement et au comportement du corps entier avec l’épée. L’escrimeur s’y positionne et s’y place avant que son adversaire n’arrive au lieu de rencontre, comme cela arrive souvent. De cette façon, l’autre ne se précipitera pas sur lui et ne le blessera pas, car le premier sera à l’affût, prêt à se protéger de l’autre.
Un élément récurrent de l’escrime allemande, c’est le fait de ne pas rester dans une seule et même garde, de passer de l’une à l’autre. Joachim Meyer en parle ainsi :
Dans toute escrime que ce soit pour frapper, œuvrer ou parer ou pour faire toute autre technique, alors tu ne dois pas rester dans une garde, mais bouger constamment de l’une à l’autre et transformer l’une en l’autre. Il t’incombe donc de faire bien attention à la façon dont une garde en suit une autre, chose que j’expliquerai brièvement avec les lignes ou chemins de frappes.
[…]
Un bon combattant ne doit pas attendre longtemps dans sa posture, mais dès qu’il peut atteindre son adversaire, il doit l’assaillir et mener la pièce qu’il a prévue. Car une longue attente implique de nombreuses parades, d’où les coups sont difficiles à placer, comme j’en parlerai plus en détail ci-dessous dans la section sur les parades.
Les postures sont également très utiles à la classification des pièces. Car si l’on aboutit sans danger dans une garde lors du coup initial, on peut alors se rappeler quelles pièces exécuter ensuite. De plus, les gardes servent non seulement à changer gracieusement et correctement d’une posture à une autre, mais également à tromper l’adversaire, à le troubler et le rendre indécis au moment de choisir la pièce à exécuter contre toi. Enfin, dans ce contexte, il est également utile et bon d’être en mesure de percevoir et reconnaître la technique que ton adversaire pourrait exécuter contre toi et le contrer ainsi plus facilement.
En bref, il ne faut pas rester statique et dans une unique posture. Mais la raison n’est pas non plus évidente à saisir. Changer de garde, soit par une frappe soit en passant juste d’une posture à l’autre, c’est changer les ouvertures offertes à l’adversaire. Celui-ci sera donc moins enclin à attaquer le premier.
Encore une fois le texte nous exhorte, dans cette phase où l’on alterne les gardes à l’épée, de se ruer vers l’adversaire dès que possible, pour prendre l’initiative. Cela implique que l’on soit à portée de frappe, et l’adversaire également.
De ces exemples et passages qui parlent de l’Approche, une chose est claire : il ne faut pas faire durer cette phase du combat. Au contraire il faut s’imposer à l’autre et le contraindre à subir notre jeu.
Lorsque tu souhaites combattre quelqu’un, veille à être le premier en place contre lui, afin que tu puisses agir en temps voulu avec les pièces que tu as prévu. Tu dois être tellement pugnace contre lui avec tes frappes et tes pas, qu’il ne doit avoir ni le temps ni l’espace pour choisir une posture ou une pièce. Tu dois ainsi te ruer sur lui avec des pas inattendus avant qu’il ne s’en rende compte.
Quand tu es dans l’Approche et qu’il agit comme s’il allait adopter une posture, alors ne le laisse pas en paix, mais attaque toujours le premier. Et tandis qu’il choisit une posture, viens immédiatement à la plus proche ouverture, et agis comme si tu avais l’intention de frapper durement, mais laisse échouer, ou voltiger, et attaque une autre ouverture.
Par rapport au milieu du combat, l’Approche a une spécifié : l’Avant et l’Après ne sont pas répartis entre les escrimeurs. C’est ainsi une phase dangereuse car plus qu’ailleurs, les escrimeurs ont moins d’informations sur leur adversaire, et le risque qu’ils se touchent l’un et l’autre est plus grand. Le but de l’Approche est de gagner l’Avant et ensuite de le conserver pour le milieu du combat.
Les textes sur les armes à une main expliquent également que l’on peut « se cacher » derrière sa garde, notamment avec des postures très centrées comme la parade droit devant. Dans ces cas-là il est déconseillé d’attaquer directement l’adversaire : il faut plutôt le faire sortir de son avantage en faisant des provocations. Ce que Meyer appelle « provocations » ce sont des attaques qui ne vont pas forcément toucher, mais qui au final feront bouger l’arme adversaire. Il peut s’agir d’une frappe où l’adversaire va se sentir menacé et venir à la parade. A contrario, il peut aussi s’agir d’une attaque dans laquelle on se découvre à dessin, et où l’adversaire va se précipiter sur l’ouverture offerte. Ces « coups provocants », comme n’importe quelle attaque, permettent de passer d’une garde à l’autre et donnent une chance d’assaillir l’adversaire durant l’Approche.
A titre d’exemple, le coup plongeant est essentiellement utilisé comme une provocation et trouve particulièrement sa place dans l’Approche :
Coup plongeant
Bien que cette frappe soit un coup de dessus, et qu’on la considère ainsi parce qu’il n’y a pas de grande différence entre les deux, elle est pourtant appelée coup plongeant car en frappant [d’un côté à l’autre], elle plonge toujours du dessus, de façon à ce que la pointe vienne jusque dans le Bœuf vers le visage de ton adversaire. Ce coup est principalement utilisé dans le Début ou l’Approche.

En première conclusion, on peut dire que l’Approche décrite par Joachim Meyer est un moment relativement bref, et surtout, où les adversaires sont proches. Les changements de gardes, attaques, et provocations, qui en constituent les outils, ont pour but d’agir sur l’adversaire, de le faire se commettre dans sa position et ainsi de pouvoir gagner l’initiative. Si la distance est trop grande, ces interactions ne peuvent avoir lieu, et l’on est donc pas encore dans l’Approche.
La phase où les escrimeurs sont hors-distance n’est pas décrite chez Joachim Meyer. Les grands gestes que peuvent effectuer certains entre le moment où l’assaut commence, et le moment où l’on arrive à distance de frappe, peuvent ne pas être dénués d’esthétisme ou de cohérence avec une escrime de salle du 16e siècle, mais ils ne semblent pas avoir de réalité dans le livre de Joachim Meyer.

La pratique
Voyons maintenant comment est décrite l’Approche à travers différents exemples tiré du livre sur l’épée longue.
La grande majorité des approches décrites le sera sous la forme : « [viens dans telle garde, et] dès que tu peux l’atteindre, marche et frappe ». Cela ne concerne évidemment que des pièces effectuées dans l’Avant. Si l’Approche ne se conclue pas à notre avantage, il faudra alors reprendre l’Avant dans le milieu du combat avec les manœuvres.
Garde de la colère, pièce 1
En approchant, si tu viens dans la garde de la colère, alors dès que tu peux l’atteindre, marche et frappe à son oreille gauche avec un coup furieux rapide dont il devra se défendre. Ensuite, frappe rapidement à l’opposé avec un coup de bas vers son ouverture inférieure droite, ainsi tu l’as assailli.
Lorsque l’Approche est décrite de façon aussi succincte, il faut comprendre qu’il y a implicitement eu un travail en amont, avec les provocations ou les poursuites, pour se retrouver avec avantage dans la posture où le coup, par lequel la pièce commence.
Dans d’autres cas Joachim Meyer décrit plus en détail ce que l’on peut effectuer dans l’Approche, comment et avec quels gestes attaquer l’adversaire lorsque l’on arrive dans la distance de travail. Beaucoup de pièces commencent avec des répétitions de frappes selon la même ligne : soit en alternant des coups de haut et de coups de bas, soit en enchaînant le même coup selon un mouvement circulaire.
Garde de la colère, pièce 4
Place-toi dans la [garde] de la colère à droite et mène ainsi [ton arme] par-dessus ta jambe avancée. Reste sur place avec ton pied gauche et frappe depuis ta droite en diagonale par-dessus ta jambe gauche, jusque dans le changement à gauche. De là, reviens vers le haut en arrachant avec le court tranchant, en passant par la ligne de frappe par laquelle tu as frappé d’en haut, de façon à ce que ton épée revienne sur ton épaule droite. Fais cela d’une à trois fois, puis quand tu vois une opportunité, monte vers le haut en arrachant avec le court tranchant depuis ta gauche. Laisse ainsi [ton épée] voler en l’air au-dessus de ta tête pour [envoyer] un coup de dessous à son ouverture inférieure droite, avec un pas double.

On vient ici dans l’Approche en enchaînant des coups de dessus et des rayages en suivant la même ligne diagonale, ce qui fait passer de la garde de la colère à droite à la garde du changement à gauche. On appelle ces coups des coups “changeants” et ils sont également nommés coups “[servant] rabattre [l’arme adversaire]”, dans la section sur le bâton. Dans ce contexte, ces frappes sont aussi utilisées pour percuter l’arme adversaire.
L’autre façon d’approcher l’adversaire est d’enchaîner les rayages successivement, selon un mouvement circulaire, qui s’appelle la roue. Que ce soit pour les roues ou les coups changeants, les frappes vont bien d’un côté à l’autre, de haut en bas ou de bas en haut, et passent devant le visage de l’adversaire.
Dans l’approche, frappe avec force depuis ta gauche et vers le haut, vers son visage, en une roue, une fois, deux fois, mais la troisième fois, laisse soit ton épée encore passer devant ton visage, soit retourne-la dans la pointe suspendue, comme te l’enseigne le personnage à droite de la gravure F. Fais cela une ou plusieurs fois, jusqu’à ce que tu vois une opportunité de commencer une pièce.
Ces techniques permettent d’occuper l’espace, de capter l’attention de l’adversaire. Souvent ce qui arrive, c’est qu’en passant par la longue pointe, on en profite pour faire changer le mouvement de l’épée pour la faire aller à une autre ouverture.
Garde du changement, pièce 1
Si tu trouves un adversaire dans la parade droit devant ou dans la longue pointe, comme décrit précédemment, alors frappe fortement vers le haut, [d’un côté vers l’autre], avec le faux tranchant depuis le changement à droite, une fois, deux fois, mais la troisième fois frappe en passant sous son épée, marche vers lui avec ton pied droit, et frappe-le fortement avec le plat ou le court tranchant en haut vers son oreille gauche.

Comme on le voit, l’Approche implique souvent plusieurs frappes. Si l’on suit la logique de l’escrime allemande les coups doivent être accompagnés d’un pas, sauf dans le cas des feintes. Pour ce qui concerne l’Approche, il faut aussi s’avancer vers l’adversaire, et jouer avec les déplacements, pour surprendre l’adversaire avec la portée des coups.
Dans cette attaque ou approche, qui est une très bonne technique, tu dois prendre garde aux pas et laisser ton corps suivre pleinement la frappe. Quand tu menaces de frapper à un endroit, tu peux très facilement tromper un adversaire. Pour cela, tu dois lui prendre le terrain en avançant et dans l’approche, agis comme si tu allais faire un pas serré et petit et avant qu’il ne s’en rendre compte, marche avec un grand pas pour l’attaquer. Inversement, agis d’abord comme si tu voulais marcher avec un pas ample, de sorte que ton adversaire le perçoive et qu’il te rejoigne rapidement et sérieusement pour te prendre de court. Retiens alors ton pas et marche modérément, de façon qu’il se fatigue pour rien. Dès que tu perçois une occasion, tu dois aller rapidement sur lui avec un grand pas.
Encore une fois on constate que la distance à laquelle on effectue l’Approche est floue : il ne faut pas être trop loin car l’adversaire doit réagir à nos actions, mais pas trop près non plus car il faut être encore capable d’avancer vers lui.
Evidemment l’adversaire peut ne pas vouloir se laisser approcher ainsi. Entre deux frappes il peut tenter une poursuite pour nous atteindre. Cette possibilité, que l’adversaire veuille prendre l’Avant malgré nos actions, est toujours à anticiper lorsque l’on vient vers lui. Et plus l’Approche durera longtemps, plus il aura d’opportunités qui s’offriront à lui pour attaquer. Il faut donc savoir interrompre son plan pour venir à tout moment dans une parade.
Tiens-toi avec ton pied gauche devant et frappe l’adversaire depuis ta droite en passant par son visage, de façon à ce que le faux tranchant aille devant. Fais cela rapidement une à quatre fois l’un après l’autre. Dès que tu l’as emmené en l’air, alors assaille-le en bas avec un coup transversal ou le long tranchant.
Et retiens que lorsque que tu frappes vers le haut contre lui, alors prends garde à s’il frappe vers toi d’en haut depuis ta droite. Tourne alors ton vrai tranchant vers la lame en frappant vers le haut et attrape son coup en l’air, sur le fort de ton épée, de façon à ce que ta lame se trouve un peu à l’horizontale avec la pointe vers le haut et vers sa gauche.
Dans le cas où l’adversaire est prompt à attaquer, l’Approche peut être un moyen de le faire se ruer sur une ouverture en particulier. Cela permet un contrôle sur l’attaque reçue et de plus facilement piéger l’adversaire avec une parade riposte. C’est le sujet du début de la première depuis la garde de la licorne :
Item, dans l’approche viens avec ton pied gauche devant et frappe vers le haut avec le court tranchant depuis ta droite, une, puis deux fois à travers son visage et à la troisième, demeure dans la longue pointe avec ton épée étendue devant toi. Tourne le long tranchant en haut vers ta droite, de façon à ce que ton pommeau passe sous ton bras droit et monte avec tes mains se croisent l’une au-dessus de l’autre. Monte avec les mains croisées, tu te retrouves alors comme dit précédemment à propos de la licorne.
De là, envoie deux coups de bas d’affilée (mais de telle sorte que ton pied gauche reste toujours devant), le premier depuis ta droite et le second depuis ta gauche, les deux vers le haut bien sur le côté de ton corps, de sorte qu’avec le second coup de bas tes mains reviennent se croiser comme avant. Monte et reviens ainsi rapidement en licorne. Pendant cette montée, lève un peu ton pied gauche, mais repose-le immédiatement. Avec une telle attitude et un tel aspect, tu vas l’inciter à te frapper à ton ouverture gauche.

C’est l’Approche la plus longue que l’on puisse trouver dans le livre, avec un total de cinq frappes. On retrouve une succession de rayages assez classique, puis deux coup dessous de chaque côté qui finissent dans la garde de la Licorne. Le texte indique que c’est cette montée dans la Licorne, ainsi que la levée du pied avant, qui va inciter l’adversaire à attaquer. La question de la réaction de l’adversaire, durant tout ce temps reste en suspens, tout comme la distance précise à laquelle se fait chacune de ces actions. De ce que la pièce décrit, l’adversaire doit être capable de nous atteindre lorsque les coups de dessous sont réalisés.
En résumé, voici les différents types d’Approche que l’on trouve à travers le livre :
- Marche et frapper directement vers l’ouverture de l’adversaire
- Enchaîner des rayages avec les coups changeants ou les roues
- Enchainer des coups de dessous
Dans les enchaînements, il est possible de changer la direction de l’épée lorsque celle-ci passe dans la longue pointe. Il faut également faire attention à la réaction de l’adversaire. Si celui-ci tente d’attaquer pendant ces frappes, alors il faut être capable de revenir dans la parade. Avec les roues ou les coups changeants, c’est la parade suspendue qui est souvent indiquée.
Si l’adversaire a tendance à vouloir toujours attaquer, il peut être avisé de lui présenter des ouvertures avec des provocations, puis de lui placer une parade riposte bien choisie. Il faut cependant bien préparer son action, sous peine de rester dans l’Après et ainsi donner un grand avantage à son adversaire.
Le but de l’Approche reste néanmoins de gagner l’Avant et de contraindre l’adversaire à la défensive. Si pour une raisons ou une autre, l’adversaire amène son arme trop vers un côté ou suit les mouvements de notre épée, alors il faut aller vers les ouvertures qui apparaissent. Les provocations aident aussi beaucoup à cela.
Pour finir, la chose la plus importante à comprendre c’est que l’Approche est une phase d’interactions avec l’adversaire. Si la distance est trop grande, ou que l’adversaire ne réagit pas aux provocations, c’est qu’il y a un souci dans cette première phase du combat. Et il est assez dommage que Joachim Meyer ne donne pas plus de conseils à ce propos.
Hello ! Super article très éclairant sur des ressentis observés à la pratique des différentes techniques au bâton et à la rapière. Une des phrases clés à mon sens est celle ci, pour vous citer : “Lorsque l’Approche est décrite de façon aussi succincte, il faut comprendre qu’il y a implicitement eu un travail en amont, avec les provocations ou les poursuites, pour se retrouver avec avantage dans la posture où le coup, par lequel la pièce commence.”
Belle analyse donc et vivement la suite 🙂
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